A
part un petit cimetière "celte ?" mal daté,
découvert rue Émile Zola, on ne connaît
actuellement aucune
trace d'occupation humaine dans le faubourg de Laon et en particulier
dans le quartier des III PILIERS antérieurement à la
création de la ville de DUROCORT-REIMS. Cela ne veut pas dire
que la région ait été déserte. Il
s'agissait probablement, comme partout en Champagne, d'un secteur
agricole à population faible répartie en nombreux petits
villages.
La fondation de la cité des
REMES : DUROCORT, n'est pas datable.
Le premier vestige bien daté est le système de
défense entourant le coeur de la cité (70 avant J.C.),
ensemble de fossés et murailles en terre, pierres et poutres,
presque circulaire (Place de la République, milieu rue des
Templiers, Saint-André, rue des Moissons, rue de Contrai
etc...). Un second dispositif apparemment identique au premier et
probablement contemporain le double à distance variable de 400
à 1 000m (notamment Pont Huet, boulevard Robespierre, rue Danton
etc...). Entre les deux, une zone non habitée mais pouvant
servir de refuge aux populations voisines et aux troupeaux. Le site du
VIEUX LAON, près de Saint-Erme, donne une idée du
dispositif.
La Guerre des Gaules n'apporte que
peu de modifications. Les
Rèmes, alliés des Romains, ne subissent pas de
destructions du fait de la guerre. La ville sert de base arrière
aux légions. Où campent ces dernières ?
D'après des observations anciennes, ce serait dans le secteur
PORT SEC/TROIS PILIERS. Pas sûr.
LA
PREMIÈRE VILLE ROMAINE
Pendant un siècle, de
CÉSAR (-50) à CLAUDE (+50)
pas de
changements matériels importants et peu semble-t-il dans
l'administration. La main romaine reste légère.
L'urbanisation commence vraiment avec
les empereurs antonins (2e
siècle). Les fortifications de l'anneau intérieur
déjà à moitié effondrées sont
arasées au début du siècle (mais pas
forcément aussi l'anneau extérieur) et la construction va
grand train. C'est de cette époque que datent les
cryptoportiques (FORUM), les arcs de triomphe (PORTE MARS), ainsi que
de nombreuses villas à mosaïques et chauffage central, les
arènes, etc... et de somptueux cimetières à
monuments funéraires (Rue de Neufchâtel par exemple).
La colline Saint-Benoit se couvre
d'un
ensemble monumental de grande envergure : les traces en sont nombreuses
mais la destination en reste floue : palais du légat, casernes,
temples, ou tout cela à la fois ? Mêlés aux grands
monuments, de modestes ateliers d'artisans (tailleur d'os rue Pierret),
des haras ou casernes de cavalerie (Place Luton) etc...
La ville s'étend au
début du 3e siècle sur la rive droite de la Vesle depuis
Saint-Maurice jusqu'au boulevard Charles Arnould et du boulevard Jamin
à la Vesle.
Elle sera ravagée par
plusieurs vagues successives d'invasion et de destruction : Barbares
germaniques (Francs, Alains, etc. ... ) ou paysans affamés
(Bagaudes) à partir de 258 jusque 278, certains bâtiments
ayant été incendiés deux et trois fois. Une grande
partie de la population disparaît par suite des massacres,
famines et épidémies.
Deux des innombrables
vestiges Gallo Romains trouvés dans le sous-sol du quartier

Selon toute vraisemblance, cette
tête est celle
du dieu Mercure, trouvée
en 1910
dans les fondations
de l'actuelle Maison de
Quartier des 3 Piliers.
|
Statue d'Attis - 1,60 m de haut (corps
entier) ;
trouvée en 1885
dans le bas de la rue de Neufchâtel
où se trouvait un cimetière du IIe siècle.
|
Ces deux Statues se
trouvent au Musée Saint-Remi de Reims.
LA SECONDE VILLE ROMAINE
Les
rescapés dans une ville en
ruines essaient de survivre et pour cela entreprennent très
tôt de construire des murailles de défense qui
n'existaient pas auparavant. Ils utilisent les 4 arcs de triomphe comme
portes, et avec les matériaux des bâtiments
endommagés ou détruits ‚ élèvent un mur en
entassant à peu près n'importe quoi : pierres, fragments
de statues, de colonnes, stèles funéraires, chapiteaux,
débris de toutes sortes. Cette muraille
hétéroclite servira de noyau aux fortifications de REIMS
pendant 1 600 ans jusqu'à leur destruction presque
complète au 19e siècle.
Les faubourgs, en particulier
la zone nord, sont abandonnés, et des quartiers autrefois
somptueusement construits, tel celui des Ill PILIERS, ne sont plus que
ruines, friches et cailloux, où la seule intervention humaine
consiste à récupérer des matériaux de
construction.
Les
cimetières se rapprochent des nouvelles limites de la ville, et
ceux du 4e siècle sont à 4/500 mètres en retrait
de ceux du 2e siècle (carrefour Lesage / Robespierre par
exemple) dans des secteurs habités 50 ans plus tôt.
Pour le faubourg de Laon, cette
situation d'abandon durera pratiquement
un millénaire, jusqu'aux approches de la Guerre de Cent Ans.
Mais sur la colline se dressent
toujours (jusqu'en 1790) trois colonnes
réunies par leur entablement, restes d'un temple ou d'un palais
romain, bien visibles de tous les horizons : les Trois Piliers.
LES RUES DU QUARTIER
Contrairement
à une idée
reçue, les romains n'ont pas tout créé en
matière de voirie et, ce qui est qualifié de "Voie
romaine" correspond souvent à l'aménagement, par les
romains, d'une voie de communication qui existait auparavant.
C'est ainsi qu'à
l'origine, les deux grands axes routiers actuels, Avenue de Laon (axe
NORD-SUD) et rue Émile Zola / Neufchâtel (axe Reims -
Bruxelles)
étaient des chemins qui furent aménagés pour
rendre plus aisé le passage des véhicules et des convois.
Peu a peu, des chemins se
dessinent :
Sur
un plan de 1819 on peut voir :
- L'actuelle rue Paul VAILLANT
COUTURIER sous le nom de CHEMIN DES 3 FONTAINES,
- La rue Roger SALENGRO sous le
nom de CHEMIN DE COURCY,
- Une portion de la rue LESAGE
sous le nom de CHEMIN DE BOURGOGNE,
- La rue du MONT D'ARENE et une
portion de la rue PAULIN PARIS sous le nom de CHEMIN DE LA JUSTICE (1)
Sur
un plan de 1843 on peut voir les nouvelles rues suivantes :
- Rue Jules GUICHARD,
- Rue Anquetil,
- Rue GOULIN (constituée
alors de 2 petites rues parallèles séparées par
une étroite bande d'habitations).
- Rue des 3 PILIERS,
- Rue du Docteur THOMAS,
- Rue LECOINTRE,
- Rue ROOSEVELT.
(1) Ce
chemin reliait l'actuelle rue de la Justice à la place Luton. Il
était emprunté par les condamnés pour se rendre de
la prison de la porte Cérès au gibet des III Piliers. Ce
gibet était en fait ce qu'il restait d'un ouvrage Gallo Romain
qui devait être d'importance. Ce vestige se trouvait en haut de
la rue des 3 Piliers et fut détruit à la
Révolution.
Les
limites du "Faubourg de Laon"
(à l'intérieur du trait noir)

Sur un plan de
1876 ce sont les rues :
- Rue MAILLEFER,
- Rue HANNEQUIN (partiellement),
- Rue BELIN,
- Rue DURUY,
- Rue LANDOUZY,
- Rue LESAGE (suite).
Sur
un plan de 1899 :
A l'exception de la rue
Léon HOURLIER, d'un tronçon de la rue PAULIN PARIS et du
boulevard CHARLES ARNOULD, toutes les rues que nous connaissons
actuellement sont créées. Cependant, au fil du temps et
des événements (faits de guerre notamment) certaines
subiront une modification de leur tracé (par exemple : la rue
HANNEQUIN qui était à l'origine rectiligne).
VERS
1843 LES PREMIÈRES MAISONS
SONT CONSTRUITES
C
'est
l'époque des grands chantiers industriels :
- Démolition des REMPARTS,
- CREUSEMENT du CANAL,
- CONSTRUCTION du CHEMIN DE FER.
Ces chantiers, créateurs
d'emplois, engendrent la venue massive
d'une population rurale.
Il faut héberger cette main
d'oeuvre, la ville étant
"saturée", on construit à l'extérieur :
- D'abord le Faubourg
Cérès,
- Puis le Faubourg Paris,
- Enfin le Faubourg de Laon.
Ainsi la population du quartier est
essentiellement ouvrière
dans un habitat construit hâtivement et vieillira vite.
DES PROBLÈMES SOCIAUX APPARAISSENT
Les premières maisons
construites
deviennent vétustes et insalubres.
Les grands chantiers prennent fin.
Sans protection sociale, le chômage est alors un véritable
fléau.
Bien vite, la situation de certaines familles va devenir
particulièrement difficile.
C'est ainsi que l'on verra peu à peu apparaître des coins
"malfamés" dans le quartier :
- La rue des 3 Piliers surnommée "rue des Ventres creux", sera
fermée le soir par des chaînes pour en interdire
l'accès.
- Au cours de l'hiver 1855-1856, la municipalité de
l'époque met en
service des "Fourneaux économiques" (soupe populaire) qui
distribuèrent
plus de 130 000 rations alimentaires dans les 3 faubourgs.
- Le fourneau de la place Saint-Thomas en distribua près de 40
000.
- En 1857, un cinquième de la population devait être
secouru.
- D'après un article de M. LACATTE, journaliste, on peut lire : "La ville est pleine de mendiants qui,
avec les enfants hâves et décharnés, arrêtent
les passants... une nuée de pauvres couvre les rues et places
publiques... Les quartiers périphériques
(Cérès, Paris et Faubourg de Laon) deviennent des
endroits où il ne fait pas bon de s'y arrêter...".
LE QUARTIER PENDANT LA GUERRE DE 1914-1918
Comme l'ensemble de la ville,
le quartier ne fût pas épargné par la
première guerre mondiale. Sur 13 806 maisons rémoises : 8
625 furent incendiées ou totalement détruites, 5 181
furent plus ou moins endommagées, 15 ou 20 restèrent
indemnes.
En 1916, un inventaire fut établi sur le Faubourg
Neufchâtel : 90 maisons furent fortement atteintes, 177
légèrement. Dans son journal l'abbé Dupuit
décrit la vie du quartier Neufchâtel à cette
époque :
1er août 1914
: Proclamation de la guerre contre l'Autriche. La mobilisation est
ordonnée.
18 août 1914
: Le nord des Ardennes est envahi, les réfugiés affluent
sur le quartier.
3 septembre 1914
: Les allemands entrent dans la ville. Des batteries françaises
sont installées rue de Neufchâtel, rue Danton, au
dépôt. Le quartier subit ses premiers bombardements. Une
usine se transforme en hôpital au 270 avenue de Laon,
appelée ambulance Sainte-Marie. Le 11 septembre à 13h20
une bombe détruisit les 50 lits de cet hôpital.
27 septembre 1914
: Mise en place de barricades près du plateau des Trois-Piliers.
Le quartier est de nouveau bombardé.
11 octobre 1914
: l'exode de la population commence.
19 novembre 1914
: La rue Danton et le boulevard Robespierre constituent les limites
Nord de la ville. L'armée a arrêté dans le quartier
des espions allemands.
Année 1915 : Les bombardements furent intensifs. La population
subit la guerre avec fatalisme.
Année 1916 : La bataille de Verdun a commencé le 21
février, ce qui occasionne une reprise des activités.
Cependant, le quartier semble moins en danger car les tirs ne
proviennent plus de Brimont mais de Witry.
26
mars 1916 : La ville est considérablement renforcée par
des batteries de 75 dans le quartier qui ne compte plus que 916
habitants.
9 avril 1917 : Les allemands entrent
dans le quartier. Des combats au corps à corps se
déroulent dans les rues.
A cette date, dans le journal
écrit par l'abbé Dupuit, on a pu lire :
"Lundi de
Pâques : On a signalé ce matin un avis plus pressant
d'évacuation immédiate. De fait, le bombardement
terrifiant d'hier a raison des plus résistants. Le service
d'automobile ne suffisant plus, on voit des gens, brouettant des
vieillards ou des enfants sur des voitures à bras, se dirigeant
vers la route de sortie par le mauvais temps. Tous, après avoir
tenu 31 mois, partent la tristesse dans l'âme, sachant qu'ils
abandonnent à la profanation et au pillage des troupes ce que
les bombes n'anéantiront pas.
Journée
moins mauvaise qu'hier pour notre quartier. Trois bombes nous ont
dépassé pour échoir 12 rue Paulin Paris, 2 place
Amélie Doublié et dans la rue du Docteur Thomas.
A 19h00, j'ai
fait le tour de la paroisse ; les rues sont désertes ; les
portes et les fenêtres ouvertes par les éclatements d'hier
ne sont pas refermées. Les soldats (le 410e d'infanterie)
cantonnés rue Lesage qu'on laisse libres de circuler commencent
à pénétrer partout et à piller. Leur
attitude ce matin, devant les gens attristés de leur
départ forcé, a été indigne, de même
qu'hier soir, à la suite du bombardement.".
11 novembre 1918 : L'Armistice est
signé.
Année 1919 : Le retour de la
population est pitoyable. La plupart des habitants ne savent plus
où loger. Des toiles de tentes sont installées par
l'armée.
Il faudra 10 ans pour reconstruire,
dix ans pour se remettre à vivre, pour atténuer les
peines et les chagrins.
Et puis, à peine remis, de
nouvelles inquiétudes arrivent d'Italie et d'Allemagne, et les
éléments internationaux vont faire resurgir l'ombre d'un
nouvel affrontement.
La
fontaine Bartholdi avant la guerre 1914-1918 (carte postale hors
brochure)

La fontaine Bartholdi
après la guerre 1914-1918 (carte postale hors
brochure)

Rue
du Docteur Thomas (carte postale hors
brochure)

Église
Saint-Benoit (carte postale hors
brochure)
LES GRANDES ENTREPRISES
Au début du XXe
siècle les habitants résidaient et travaillaient sur le
quartier.
Le dépôt des chemins de fer était très
conséquent, c'était un lieu d'activité très
intense, véritable "étoile" dont les branches
desservaient de multiples directions. C'était le temps de la
vapeur, des machines que l'on chargeait de charbon et d'eau pendant la
nuit pour qu'elles soient prêtes le lendemain.
La venue du diesel, puis la traction électrique donneront un
coup fatal à l'importance de ce dépôt.
D'autres entreprises
employaient de nombreux ouvriers :
Rue Lesage : Les
biscuit ROGERON
Sur l'annuaire Matot Braine de 1931, on peut lire :
70 à 82 rue Lesage
ROGERON : fabrication de biscuits et pains d'épices.
HONGNAT P. : Directeur
HONGNAT (Vve Jules) associé fabrication de biscuits.
DIEUX L. : Concierge.
Dans cette même
rue : Les jantes RIGIDA, les tissages MASSON, les tissages
PAINDAVOINE.
Avenue de Laon :
Les biscuits REM, nettoyage teinturerie CENSIER RENAUD, le
dépôt des Tramways.
Après le Pont-Huet : Le dépôt des Tramways de
Banlieue (C.B.R.).
Rue Hannequin : Le dépôt des petites voitures (sorte de
taxis, tirés par des chevaux).
Une
campagne publicitaire des Établissements ROGERON sur le circuit
automobile de Gueux

(hors brochure)

(hors brochure)

(hors brochure)
La
guerre 39 45
LA DRÔLE DE GUERRE
Au
début de mai 1940, la France et son allié l'Angleterre
sont en guerre
contre l'Allemagne de Hitler depuis huit mois. Mais en fait, les
opérations militaires sont à peine
ébauchées et cette absence presque
totale d'hostilités véritables a fait baptiser cette
période vraiment
insolite : "Drôle de guerre". Pourquoi les soldats, aussi bien
allemands que français, sont-ils ainsi restés l'arme au
pied face à
face, le long du Rhin et de la frontière Lorraine. Canons,
mitrailleuses, quasi muets, rares avions dans l'air évitant les
rencontres ?
Les semaines passaient et
le soldat français se demandait
très
normalement pourquoi "il était là" au lieu d'être
chez lui. Il ne
croyait plus à la réalité de la guerre et
espérait sans doute vaguement
que tout se terminerait le mieux du monde, sans que l'on ait à
en
découdre.
Devant cette
inefficacité militaire, la chambre des
députés est aussi
impuissante que l'armée. Elle se réfugiera auprès
du Maréchal Pétain
(symbole de la victoire française en 14-18) lui accordant les
pleins
pouvoirs. Cette décision entraînera la France vers
l'armistice et vers
une occupation allemande qui durera 4 ans.
Cette occupation
allemande sera vécue bien différemment
selon les
personnes et les situations. Nombre de français ne supporteront
pas
cette soumission et choisiront alors la lutte clandestine pour
s'opposer à l'occupant.
des réseaux de
résistance vont alors se créer
à travers le pays :
Tel le réseau
PRIMA VENGEANCE : constitué de cheminots,
ce réseau avait
pour mission de réaliser des actes de sabotage, soit pour
détruire des
machines soit pour retarder leur mise en route. A Reims, le
démantèlement du réseau le 4 janvier 1944
entraîna
le bombardement
américain du 30 mai de cette même année.
En effet, il fallait
éviter que les allemands utilisent les
machines vers la Normandie.
Ou le réseau
POSSUM : qui était un réseau
d'hébergement d'aviateurs
anglais, américains et canadiens, fondé en Belgique et
dont la plaque
tournante était Paris, put se ramifier jusqu'au Faubourg de
Laon. L'une
des résistantes nous évoque cette période :
"Un jour, par hasard, j'ai
évoqué mon
indignation auprès de l'abbé Lundy. Celui-ci me proposa
quelques temps
plus tard, à ma grande surprise, de porter des journaux
clandestins
dans une "boîte à lettres". Puis une semaine plus tard, il
me demanda
si je voulais héberger régulièrement des
aviateurs. C'est ainsi que ma
soeur et moi, nous sommes entrées dans le réseau.
Nous ne connaissions pas les autres
résistants à part
l'abbé Lundy.
Cependant l'organisation du réseau était telle que
l'alimentation
nécessaire à l'hébergement d'aviateurs
était prévue.
C'est ainsi que M. TOURTE (le boulanger de
la rue des 3 Piliers)
était
le coordinateur de ces problèmes d'alimentation. Un boucher de
l'avenue
de Laon fournissait la viande, un maraîcher les légumes.
Tout ceci
fonctionnera jusqu'en décembre 1943.
A ce moment là, un responsable de
Fismes fut arrêté
et, à la suite de
son interrogatoire, tout le secteur Marne fut démantelé.
Ainsi, les 31
décembre 1943 et 4 janvier 1944 de nombreux résistants
furent arrêtés".
Beaucoup de tous ces
résistants périrent. Cependant, leur
lutte ne fut
pas vaine puisqu'elle sera l'une des composantes de la capitulation
allemande qui surviendra avec la venue des forces alliées
en juin 1944.
LES ANCIENS LIEUX
PUBLICS, DE CULTE,
LES ADMINISTRATIONS
Parmi ceux qui n'existaient plus :
- l'école de l'avenue de Laon : qui a laissé place
à une résidence pour les personnes âgées.
- le commissariat de Police du 4e Canton à l'angle de l'avenue
de
Laon et de la rue du Mont d'Arène. transféré 270
avenue de Laon, puis transformé en bureau de Police.
- la chapelle Saint-Benoit où sont construits des immeubles.
- l'école Saint-Benoit où est implanté maintenant
le Centre Social des Trois Piliers (N.D.L.R.
: aujourd'hui Maison de Quartier des Trois Piliers).
- le Centre de Jeunesse : ancêtre de nos Lycées
d'Enseignement Professionnel actuels, dont les ateliers étaient
rue Belin et l'internant place Luton.
- la caserne du 106e Régiment d'Infanterie, rue de
Neuchâtel (actuel L.E.P. Neufchâtel).
- le dispensaire de la Croix-Rouge, 86 rue Belin.
- le dispensaire des Soeurs du Saint-Sauveur : qui a laissé
place à des immeubles rue de Pontgivart où est
implanté son successeur, le Centre de Soins et de Santé
des 3 Piliers.
- le cinéma Saint-Thomas : rue Perrin (N.D.L.R. : cette salle de spectacle
servira à l'Express'Théâtre de Reims pour ses
séances jusqu'au début des années 1980).
- le square : sur lequel était implanté un local
d'accueil de personnes âgées.
- la recette auxiliaire des Postes : à l'angle de l'avenue de
Laon et de la rue Danton.
- la bibliothèque : mitoyenne à la recette des Postes,
actuellement à l'angle de la rue Goulin / Neuvilette.
En 1905 :
- L'abbé CAMUS : il créa en 1905 une coopérative
ouvrière qui fonctionna pendant 8 ans et rendra de nombreux
services à la population.
En 1912 :
- Julien LEBEAU, LEROUX, Robert NOURY et Henri RONNE : qui furent
domiciliés rue des 3 Piliers, avenue de Laon et rue de Courcy
(actuelle rue Roger Salengro) furent tous quatre complices de la
tristement célèbre "Bande à Bonnot".
En 1914-1918 :
- L'abbé DUPUIT : au
cours de la guerre 14/18, il fut l'un des
36 habitants qui restèrent jusqu'au bout sur le quartier. Il
rédigea un journal tenu au jour le jour de ces
événements tragiques.
Il créa l'école Saint-Benoit.
En 1940 :
- L'abbé LUNDY : aumônier à la maison
d'arrêt, il fut le fondateur de la branche du réseau
POSSUM sur le quartier.
S'inspirant de ses propres écrits, une biographie a
été éditée sous le titre : "Une
amitié qui passe et demeure".
- Tous les membres des réseaux de résistance POSSUM et
PRIMA VENGEANCE.
Après guerre
:
- PEPETTE : il chantait avec un porte voix au coin de la rue Perrin et
de l'avenue de Laon, accompagné par son accordéoniste
aveugle.
Dans les années
1950 :
- Les Soeurs Etienne : nées rue de la Neuvilette, elles
vécurent également rue Lesage. Après leur
départ pour la capitale, elles apparurent sur les affiches
parisiennes, faisant la gloire de ceux qui les avaient connues toutes
petites.







partitions hors brochure
Nombreux
sont les rémois qui, dans
les années 1950, ont fredonné les airs de "C'est si bon",
"Cheveux au vent" ou "Mon village au clair de lune".
C'est donc avec une certaine nostalgie que les anciens du Faubourg de
Laon évoquent ces deux rémoises. Nées
respectivement rue de la Neuvilette et rue Lesage, elles
vécurent une partie de leur enfance dans le 4e Canton.
C'est à la chorale de l'école de l'avenue de Laon
qu'elles firent leurs premiers pas dans le chant à deux voix.
La seconde guerre mondiale provoqua le départ de la famille
Etienne pour Paris.
Puis les crochets parisiens et les premières émissions de
radio constituèrent l'amorce d'une grande carrière.
LA LÉGENDE DU FAUBOURG
L'appellation actuelle "Faubourg de Laon" est le troisième nom
de
ce quartier. Auparavant nommé "Faubourg de la Neuvilette" et
"Faubourg Saint-Thomas". Cette dernière a comme origine une
légende ancienne :
Un cimetière était placé devant la porte
Mars au temps de Saint-Rémi, à côté d'une
église qui fut restaurée par l'Archevêque ARTAUD.
Ce cimetière était célèbre par les miracles
qui s'y sont déroulés, notamment par les apparitions de
Saint-Thomas (prêtre écossais) qu'on y avait inhumé
mais dont le lieu de sépulture fut oublié. Un jour le
curé de Saint-Hilaire (église longeant le
cimetière) redécouvrit cette tombe par hasard. Il fit
remplacer le cercueil par un autre beaucoup plus lourd. Depuis
Saint-Thomas ne cessa de se montrer au curé et de demander qu'on
le débarrasse du poids qui lui était imposé.
D'autres membres du clergé furent visités par
Saint-Thomas qui les informa de son histoire et demanda de faire
prévenir l'Archevêque ARTAUD de sa supplique.
L'Archevêque ne tint pas compte de cette demande et se contenta
de réparer l'église. Cette négligence lui
coûta cher car il devint proscrit et malheureux. Il en fut de
même pour le curé de Saint-Hilaire.
LES ÉGLISES
L'ÉGLISE
SAINT-THOMAS
L'église Saint-Thomas, a eu pour fondateur le Cardinal GOUSSET.
En effet, ce dernier prit rapidement conscience de l'expansion du
quartier et de la nécessité de construire une
église dans le Faubourg de Laon (rattaché juqu'ici
à la Paroisse Saint-André).
En 1847, il acheta le terrain où devait être bâtie
cette église, dont les plans furent élaborés par
l'architecte de la ville de Reims (M. BRUNETTE).
Les travaux commencèrent en 1849. Le 22 décembre 1850,
l'église ouvrit ses portes à la population.
Toutefois, il fallut attendre six ans pour terminer la nef et le
portail.
Enfin, en 1864, Monseigneur Gousset consacrait l'église. C'est
là, sur son désir, qu'il fut inhumé. Les
paroissiens lui ont élevé un tombeau
réalisé par le sculpteur BONNASSIEUX.
En 1905, par la séparation de l'Église et de
l'État,
l'église Saint-Thomas devint la propriété de
l'État.
Au retour de l'exode de 1919, la population découvrit une
église complètement détruite. Le 2 avril 1922,
l'église, réparée par la ville de Reims devenait
à nouveau un lieu de culte. Enfin, le 21 mai 1922, le Cardinal
Luçon venait baptiser les quatre cloches. Plus tard, il
inaugurait l'orgue restauré.
Église
Saint-Thomas (hors brochure)
LA
CHAPELLE SAINT-BENOIT
Le
24 avril 1892, le conseil de
fabrique de Saint-Thomas décide, afin de soulager
l'église Saint-Thomas, de construire une chapelle qui serait
établie sur les terrains vagues des Trois Piliers.
Un décret en date du 13 juin 1894 et signé par le
Président Carnot, autorise la construction de la Capelle
Saint-Benoit.
En quatre mois, la chapelle est construite et le 28 octobre 1894, la
première messe y est célébrée. Le 16
décembre de la même année, le Cardinal
Langénieux procède à la bénédiction
solennelle de la chapelle. Ce jour là, pour la première
fois, l'unique cloche Marie-Bénédicte se fait entendre.
En 1905, lors de la séparation de l'Église et de
l'État, le
terrain fut prêté à la communauté religieuse
pour un délai de 70 ans. C'est ainsi, qu'en 1975, la chapelle
fut détruite et laissa place à la construction d'un
immeuble.
Chapelle
Saint-Benoit et église Saint-Benoit (hors brochure)
L'ÉGLISE
SAINT-BENOIT
Le
5 novembre 1905, l'abbé
Carré effectue l'achat de la seconde et dernière partie
du Plateau des Trois-Piliers. Le 1er mai 1911, le premier coup de
pioche est donné sur l'emplacement de la future église.
Le 1er mai 1912, le gros oeuvre est terminé. Le 9 novembre 1912,
le Cardinal Luçon vient alors la consacrer.
C'est M. Sainsaulieu, architecte, et l'abbé Dupuit, vicaire de
Saint-Benoit qui furent les auteurs de la conception de cette
église. Homogène et bien proportionnée, elle se
rattache au type de basilique des premiers temps de la
chrétienté en particulier à la Basilique
Saint-Pierre de Rome.
Église
Saint-Benoit (hors brochure) - photo de Denis REMY
photo
de Denis REMY (hors brochure)
"Nous remercions
toutes les personnes qui ont contribué à la
réalisation du spectacle "Histoire du Faubourg de Laon" et de
cette brochure.
photo du
spectacle "Histoire du Faubourg de Laon".
Une centaine de
personnes ont apporté leur contribution à
différent titre :
- soit en apportant une caution Morale, Financière ou Technique,
- soit en oeuvrant bénévolement et directement à
la réalisation des supports : exposition, photographies,
interviews, bande sonore, éclairage, prêt de
matériel et impression de cette brochure.
L'ensemble des documents sur l'histoire du "Faubourg de Laon" n'a pu
être recueilli et exploité que dans le contexte d'un
travail d'équipe intense.
Au delà de la "Production", avoir fait revivre l'histoire d'un
quartier PAR ses habitants et les personnes concernées par ce
thème nous semble essentiel.
Cependant, nous sommes bien conscients que dans les limites qui nous
étaient imparties, tous les aspects de la vie du quartier n'ont
pas été traités, ou ne l'ont été que
très partiellement ; des travaux ultérieurs pourraient
permettre de combler ces carences.
Dans ce sens, toutes les personnes qui disposeraient de documentation
(textes, photographies, cartes postales) ou qui pourraient
témoigner d'événements, sont invitées
à se rapprocher de l'équipe d'animation du Centre Social
des Trois Piliers".
Pour
l'équipe d'animation,
Le Président des Usagers
Claude LEROY
N.D.L.R. : voici
en
quelque sorte l'acte de naissance du Cafouin.
Le spectacle
"Histoire
du Faubourg de Laon" a fait l'objet d'une émission
diffusée en direct, le samedi 17 septembre 1983 après
midi sur
FR3, avec la
présence des Soeurs Etienne.
lire
aussi le dossier sur le spectacle "Histoire du Faubourg de Laon"
Cafouin numéro 0 (février 1984)
Ci-dessous
: article
du journal L'Union, du 17 septembre 1983
La rue des Trois-Piliers et son histoire

Au
coeur du faubourg de Laon, on
découvre la rue des Trois-Piliers, célèbre par son
nom, son histoire et sa légende.
Le gibet des
Trois-Piliers.- Situés
sur l'emplacement actuel de l'église Saint-Benoit, les
Trois-Piliers constituent les ruines d'un palais romain.
Ils servirent jusqu'au 19e
siècle de gibet pour les exécutions capitales. Un chemin
conduisait les détenus de la porte Cérès, de la
commanderie, ou de la prison du bailliage (on ne peut le
déterminer avec précision) ; empruntait les rues de la
Justice et Paulin-Paris (appelée jadis : rue de la Justice
prolongée) et passait devant les trois piliers pour rejoindre la
place Luton (cette dernière partie disparut en 1876).
La rue des
"Ventres-Creux". - Construite en 1843, la rue des
Trois-Piliers fut l'une des plus anciennes du quartier. L'habitat,
réalisé précipitamment, devint rapidement
vétuste et insalubre. Ainsi, la rue se transforma rapidement en
une concentration de familles sans revenus (journaliers, manoeuvres...)
Surnommée : "La rue des ventres creux", elle devint un endroit
"où il ne fait pas bon s'y arrêter" (comme le constate M.
Lacatte, journaliste de l'époque). Le soir, des chaînes,
placées à chaque extrémité, en
interdisaient l'accès.
La pauvreté fit donc de
ces lieux (rue des Trois-Piliers, rue Goulin, les "onze maisons", la
cour Sarazin) de véritables ghettos volontairement
ignorés par la population du quartier. Au retour de la
Première Guerre mondiale, une partie des familles fut
placée dans le quartier du Maroc. Eloignées
derrière la voie ferrée, elles n'étaient plus
considérées comme dangereuses. Car, au-delà de la
misère, ce que les habitants redoutaient le plus :
c'était délinquance.
Un
complice de la bande à Bonnot. - En 1912, un complice de
la bande à Bonnot habitait au 3 de la rue des Trois-Piliers. Il
fut arrêté pour un cambriolage important commis rue
Roger-Salengro (rue de Courcy).
Au cours d'une perquisition, on
retrouva dans son appartement, une motocyclette ayant appartenu
à Bonnot lui-même.
Cependant, malgré ces
légendes, la rue des Trois-Piliers n'en demeure pas moins un
endroit où il fait bon vivre.
-o-
Dans le cadre de son spectacle,
le Centre Social des Trois-Piliers organise le transport des personnes
âgées pour le retour à leur domicile. Ainsi, toute
personne disposant d'une voiture et désirant participer à
ce transport, est invitée à se mettre en rapport avec les
organisateurs (au 29 rue de Pontgivart, tél. 40.54.82).
-o-
Rappelons que l'exposition sera
inaugurée samedi 17 septembre à 21 heures à
l'église Saint-Thomas, suivie du spectacle.